Quelltext der Seite Benutzer:Fiona B./La Garçonne

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[[File:Tête de femme, la garçonne (vers 1925) (2098236614).jpg|thumb|Maurice de Jermon: ''La garçonne'' (um 1925)]]
[[File:GLAM ON TOUR MACHT DER MODE 93.jpg|thumb|Modestil der Garçonne (Mitte der 20er Jahre)]]

'''La Garçonne''' ist ein Roman von [[Victor Margueritte]] aus dem Jahr 1922.

La Garçonne. Wandlungen einer literarischen Figur (Wallstein 2003)
http://www.sehepunkte.de/2004/04/5777.html
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/buecher/rezensionen/sachbuch/die-zwanziger-flirten-sehr-subtil-1163681-p2.html
http://literaturkritik.de/public/druckfassung_rez.php?rez_id=7456

Stephanie Bung, Margarete Zimmermann: Von Paris nach Berlin. Victor Margueritte Garçonnes ''La Garçonne'' und die Folgen, in: Garçonnes à la mode im Berlin und Paris der zwanziger Jahre, Querelles 2006

http://www.wallstein-verlag.de/9783835300200-garonnes-la-mode-im-berlin-und-paris-der-zwanziger-jahre.html
{{Voir homonymes|Garçonne}}
[[Fichier:Louise Brooks ggbain.32453u.jpg|thumb|200px|L'actrice américaine [[Louise Brooks]], en 1927.]]
Le terme '''garçonne''' qualifie un courant de [[mode au XXe siècle|mode du {{s-|XX|e}}]] qui s'est manifesté pendant les [[années folles]], entre [[1919]]  à la sortie de la [[Première Guerre mondiale]] et [[1929]], début de la crise économique et sociale<ref name=CO>''Les années folles'', interview de [[Catherine Örmen]] ''in'' ''Une histoire de la beauté'', dossier du magazine ''[[L'Express]]'', 2003 {{lire en ligne|lien=http://livres.lexpress.fr/dossiers.asp?idC=7142&idR=4}}.</ref>.

Au-delà d'un [[Mode (habillement)|style]] propre aux [[années 1920]], le phénomène ''garçonne'', né de l'[[féminisme|émancipation des femmes]] et d'une revendication pour l'[[égalité des sexes]]<ref name=CO/>{{,}}<ref name=exp>''Les années folles 1919-1929'', exposition du musée Galliera à Paris (15/10/2007 au 29/02/2008) {{Lire en ligne|lien=http://www.joyce.fr/mag/mode/d2630.html|texte=Parcourir l'exposition résumée}}.</ref>, reflète une mutation culturelle dans la [[Représentation des femmes en Occident|représentation]] du [[Genre (sciences sociales)|genre]] féminin qui préfigure la femme contemporaine<ref name=CB>selon Christine Bard.</ref>{{,}}<ref name=GV>''Années folles : le corps métamorphosé'', un article de [[Georges Vigarello]] pour le magazine ''[[Sciences humaines (revue)|Sciences Humaines]]'' n° 162, 2005 {{lire en ligne|lien=http://www.scienceshumaines.com/index.php?id_article=14401&lg=fr}}</ref>.

== Origine ==
Le [[Nom (grammaire)|nom]] [[Genre grammatical|féminin]]<ref name="Académie">{{Académie|garconne|édition=9}} [consulté le 23 juillet 2016].</ref>{{,}}<ref name="TLFI">{{CNRTL|garconne}} [consulté le 23 juillet 2016].</ref>{{,}}<ref name="Larousse">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=garçonne |url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/gar%C3%A7onne/36089 |site=Dictionnaires de français en ligne |éditeur=[[Éditions Larousse|Larousse]]}} [consulté le 23 juillet 2016].</ref> « garçonne » est dérivé de « [[garçon]] »<ref name="Académie" />{{,}}<ref name="TLFI" />. Il est attesté au {{s|XIII}}<ref name="Académie"/> sous la [[graphie]] {{graphie|garçone}}<ref name="TLFI"/>, au sens de « femme volage »<ref name="Académie"/>{{,}}<ref name="TLFI"/>, mais il ne s'agirait que d'un [[hapax]]<ref name="TLFI"/>. Il réapparaît en {{date|1880}}, dans les écrits de [[Joris-Karl Huysmans]], pour désigner une {{citation|(jeune) adolescente aux formes encore enfantines}}<ref name="TLFI"/>, avant de devenir populaire avec le succès du roman de [[Victor Margueritte]], ''[[La Garçonne]]'', paru en [[1922 en littérature|1922]]<ref name="Académie" />{{,}}<ref name="TLFI"/> {{incise|roman qui a suscité de nombreux débats au sujet de la nouvelle féminité décrite par l'auteur|stop}}.

Le terme devient alors synonyme de femme émancipée : active et autonome, libre de ses mouvements — elle sort, danse, fume, a des pratiques sportives ou de plein air, conduit une [[automobile]], voyage —, et aux mœurs libérées, faisant fi des convenances — elle affiche une liaison hors mariage, voire son [[homosexualité]] ou sa [[bisexualité]], ou vit ouvertement en [[union libre]].

C'est à [[Paris]] qu'émerge le look garçonne, sous l'impulsion de [[Coco Chanel]] en particulier.

== Caractéristiques ==

L'allure garçonne se caractérise par une silhouette [[androgynie|androgyne]] et longiligne<ref name=GV/>, où ne sont plus marquées ni la poitrine ni la taille, et par le port des [[cheveux]] courts.

[[Image:BermudaBicyclesWomanStoneFence1929.jpg|thumb|left|250px|<center>Une femme avec sa [[bicyclette]] en 1929 : vêtement et coupe de cheveux courts.</center>]]
=== Le vêtement ===
La coupe des robes est droite, tubulaire, la taille étant abaissée au niveau des hanches.

Pour la première fois dans l'[[histoire du costume]] féminin, les jambes sont découvertes, jusqu'au genou. En 1924, les jupes sont à environ {{unité|26|cm}} du sol ; en 1925, elles sont à 30 ou {{unité|35|cm}} ; en 1926, elles sont à {{unité|40|cm}} puis rallongent progressivement jusqu’en 1930 où elles se stabiliseront à 30 ou {{unité|32|cm}} du sol.

Les frontières entre le vestiaire masculin et féminin s'estompent : le [[tailleur (vêtement)|tailleur-jupe]] se simplifie et se répand ; le [[chandail]] et la [[chemise_(vêtement)|chemise]] à col et à manchettes entrent dans la [[garde-robe]] féminine ; [[Coco Chanel]] introduit le [[blazer]] dans sa collection de 1926 ; la robe d'intérieur est remplacée par un pantalon fluide et ample, le [[pyjama]].
Certaines femmes endossent même l'habit masculin<ref>Les garçonnes ont été précédées au {{s-|XIX|e}} par les femmes de lettres [[George Sand]] (1804-1876) et [[Rachilde]] (1860-1953), l'artiste-peintre [[Rosa Bonheur]] (1822-1899), l'exploratrice [[Jane Dieulafoy]] (1851-1916) et la première femme médecin-psychiatre [[Madeleine Pelletier]] (1874-1939).</ref> - avec [[cravate]] ou [[nœud papillon]], [[bouton de manchette|boutons de manchette]], [[chapeau melon]], [[canne (marche)|canne]] et [[monocle]] — incarnant ainsi une garçonne subversive et tapageuse, féministe, parfois [[Lesbianisme|lesbienne]]<ref name=VM>[[Violette Morris]], entraîneuse de la Fédération féminine sportive de France, porte les cheveux très courts, le pantalon et le veston avec cravate. En 1930, elle porte plainte contre sa fédération qui lui a retiré sa licence en raison de sa tenue jugée trop masculine. Elle sera déboutée devant le tribunal qui déclarera que « porter un pantalon n'étant pas d'un usage admis pour les femmes, la Fédération féminine sportive de France avait parfaitement le droit de l'interdire ». Christine Bard, ''Femmes travesties : un mauvais genre'', dossier de la revue ''[[Clio (revue)|Clio]]'', 1999 {{Lire en ligne|lien=http://clio.revues.org/document258.html}}. Christian Gury, ''L'honneur ratatiné d'une athlète lesbienne en 1930'', Kimé, 1999.</ref>, dont [[Georgel]] fait la [[caricature]] dans sa chanson ''La Garçonne'' en 1923.

À l'instar de la jupe-culotte adaptée à l'usage de la bicyclette, des vêtements spécialement conçus pour le sport apparaissent, le [[maillot de bain]] en particulier. Le « ''[[sportswear]]'' » est lancé par [[Jean Patou]] qui dessine les tenues de la célèbre championne de tennis [[Suzanne Lenglen]], crée les premiers maillots de bain en [[tricot]] puis ouvre deux magasins de maillots de bain en 1924<ref>l’un à [[Biarritz]], l’autre à [[Deauville]] - article ''Jean Patou, une mélodie toujours dans l'air du temps'' {{lire en ligne|lien=http://www.prodimarques.com/sagas_marques/jean_patou/jean_patou.php}}.</ref>,  année des premiers [[Jeux olympiques d'hiver]] à Chamonix et des [[Jeux olympiques d'été|Jeux Olympiques d'été]] à Paris. En 1927, [[Elsa Schiaparelli]] présente une collection ''Pour le sport'' dont les « ''sweaters'' »  en tricot ornés d'un nœud de cravate en trompe-l'œil remportent un succès immédiat. 

[[Image:BathingSuit1920s.jpg|thumb|Un modèle de maillot de bain des [[années 1920]].]]

Le [[Jersey (tissu)|jersey]], textile tricoté de [[bonneterie]] jusque-là réservé à la confection de sous-vêtements, est adopté dès 1916 par Chanel pour les tenues de jour. [[Sonia Delaunay]] se distingue dans la création textile avec des motifs géométriques et des couleurs vives et contrastées dans le courant de l'[[Art déco]]. Pour les tenues habillées du soir, les matériaux utilisés sont luxueux : le lamé, le [[strass]] et la [[broderie]] sont très fréquents, ainsi que la [[plume d'autruche]] pour les [[boa (vêtement)|boa]]s et [[éventail]]s.

=== Le sous-vêtement ===
La libération du corps va de pair avec l'allégement du [[sous-vêtement]]. Contesté par les [[hygiénisme|hygiénistes]], supprimé pour la première fois par [[Paul Poiret]], le [[corset]] a disparu. Il est réduit à une [[gaine (lingerie)|gaine]] souple qui ne monte pas plus haut que la taille et ne descend plus jusqu'à mi-cuisse mais seulement jusqu'à l'aine, ou bien il est remplacé par un [[porte-jarretelles]] et un [[soutien-gorge]] ou par une simple combinaison-culotte fluide au milieu des années 1920<ref name=CSL>Cecil Saint-Laurent, ''L'Histoire imprévue des dessous féminins'', Solar, 1966, pages 150 à 168.</ref>. La [[minceur]] s'imposant, les femmes recourent au besoin à un bandeau pour aplatir la poitrine.

Avec le raccourcissement du vêtement, jupons et culottes à jambes ont été abandonnés et les [[bas]] en fil épais ont été supplantés par des bas de soie qui, tout à la fois, imitent, voilent et révèlent la nudité. Au milieu des années 1920, ils se portent roulés autour d'une [[jarretière (vêtement)|jarretière]] au-dessus du genou<ref name=CSL/>.

=== La coiffure ===
{{article détaillé|Coupe à la garçonne}}
La mode des cheveux courts se répand dans toute la société : une femme sur trois en 1925<ref>selon P. Faveton, ''Les Années 20'', Messidor, 1982, p. 52.</ref>. Le phénomène fait l’objet d’une chanson de [[Dréan (chanteur)|Dréan]] en 1924, ''Elle s'était fait couper les cheveux'', et le thème de la chevelure coupée au profit d'une séduction androgyne est repris dans un roman d'[[Abel Hermant]] de 1927, ''Camille aux cheveux courts''. Aux États-Unis, une nouvelle de [[F. Scott Fitzgerald]] parue en 1920, ''Berenice Bobs Her Hair ([[Bérénice se fait couper les cheveux]]''), évoquait déjà le sujet.

« [[coupe à la garçonne|À la garçonne]] » devient le qualificatif d'une [[coiffure|coupe de cheveux]] courte, en particulier de la coupe [[coupe au carré|''au carré'']] à ras des oreilles, variante de la « coupe à la Jeanne d'Arc » lancée par le coiffeur [[Antoine (coiffeur)|Antoine]]<ref name="Duncan">Stéphanie Duncan, « La garçonne ou le manifeste des femmes qui veulent "vivre leur vie" », émission ''Au fil de l'histoire'' sur France Inter, 12 septembre 2012</ref>.

=== Les accessoires ===
[[File:Where there's smoke there's fire by Russell Patterson.jpg|thumb|upright=1.8|Une garçonne des années 1920 : ''{{lang|en|Where there's smoke there's fire}}'' (''Il n'y a pas de fumée sans feu'') par [[Russell Patterson]].]]

Différents modèles de petits [[chapeaux]] emboîtants et portés bas sur le front complètent les tenues : [[cloche (couvre-chef)|cloche]], [[casque]], [[calot]], [[toque]], [[bonnet (vêtement)|bonnet]] d'automobiliste. 

Le cou et la nuque dégagés, ainsi que des robes à [[dos nu]]<ref name="Duncan"/>, mettent en valeur les [[boucle d'oreille|pendants d'oreilles]]. Les [[sautoir (bijou)|sautoirs]] et [[collier long|colliers longs]], ou encore de longues [[écharpe (vêtement)|écharpe]]s fluides « à la [[Isadora Duncan]] », participent à l'étirement général de la ligne<ref name=GV/>. Les bras dénudés se parent d’une accumulation de [[bracelet]]s rigides. 

L'étui à cigarettes et le [[fume-cigarette]] deviennent de nouveaux [[accessoire de mode|accessoires]] féminins.

=== Les cosmétiques ===
Bien que la silhouette se fasse sobre et androgyne, les [[produits de beauté]] se développent et le [[maquillage]] est plus soutenu. Sur une peau [[bronzage|hâlée]]<ref name=GV/>, les sourcils sont épilés, les yeux sont fardés avec du [[khôl]] et avec du [[mascara]] épaississant les cils, la bouche est accentuée. Le ''Rouge baiser'' fait son apparition en 1927, en même temps que le petit tube de [[rouge à lèvres]]<ref name=exp/>.

La première crème après bain de soleil est lancée par [[Nivea]] en 1922 et la première [[crème_solaire#Invention de la crème solaire|huile solaire]] qui protège l'épiderme, ''Huile de Chaldée'', est créée en 1927 par [[Jean Patou]]. Celui-ci lance également le premier [[parfum]] [[unisexe]], ''Le Sien'', en 1929, dont la publicité est illustrée par une golfeuse et le slogan « ''{{lang|en|For her for him}}'' »<ref name=exp/>.

== Personnalités représentatives ==

En France pendant les années folles, [[Coco Chanel]] est l'égérie, autant par sa façon de s'habiller que par sa façon d'être. 

[[Colette]], qui a porté les cheveux courts dès 1902, la banquière [[Marthe Hanau]]<ref>[[Dominique Desanti]], ''La Femme au temps des années folles'', [[Stock]]/Laurence Pernoud, 1984 {{ISBN|2-234-01694-0}}, pages 106 à 115.</ref>, la championne [[Violette Morris]]<ref name=VM/>, [[Suzy Solidor]] à la silhouette sculpturale<ref>Marie-Hélène Carbonel, ''Suzy Solidor, une vie d'amours'', Autres temps, 2007 {{ISBN|978-2-84521-295-4}}, pages 27 à 71.</ref> et [[Kiki de Montparnasse]] incarnent également la garçonne.

En peinture, plusieurs portraits de [[Kees van Dongen]] sont révélateurs — l'une de ses toiles est d'ailleurs intitulée ''La Garçonne'' (vers 1912). De nombreuses toiles de [[Tamara de Lempicka]] illustrent aussi très bien les garçonnes, en particulier ''St Maurice'' (vers 1929) et le célèbre autoportrait ''Tamara à la Bugatti verte'' (1925)<ref>{{lire en ligne|lien=http://artroots.com/art2/lempicka.jpg|texte=visualiser la toile}}</ref>.

Des actrices du [[cinéma américain|cinéma hollywoodien]] sont devenues les icônes du genre : [[Marlène Dietrich]], [[Greta Garbo]], [[Joan Crawford]], [[Clara Bow]] qui vivait ouvertement en union libre, et surtout [[Louise Brooks]] et sa coupe de cheveux ''au carré'' avec [[frange]].

== Notes et références ==
=== Références ===
{{Références}}

=== Bibliographie ===
* [[Christine Bard]], ''Les Garçonnes : modes et fantasmes des années folles'', Flammarion, 1998 {{ISBN|9782080102102}}.
* {{de}} Julia Drost, ''La Garçonne. Wandlungen einer literarischen Figur'', Wallstein, 2003 {{ISBN|3892446814}} {{Lire en ligne|lien=http://www.sehepunkte.de/2004/04/pdf/5777.pdf|langue=fr|texte=lire un résumé}}.
* Sophie Grossiord, M. Asakura, ''Les Années folles 1919-1929'' (catalogue de l'exposition du 15/10/2007 au 29/02/2008), [[musée Galliera]], Paris {{ISBN|2759600157}}.
* [[Georges Vigarello]], ''Histoire de la beauté. Le corps et l'art d'embellir de la Renaissance à nos jours'', Seuil, 2004 {{ISBN|9782757805411}} : cinquième partie, chapitre 1, pages 193 à 196.
* Fabrice Virgili et Danièle Voldman, ''La Garçonne et l'Assassin. Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles'', Paris, Payot, 2011 {{ISBN|9782228906500}}.

== Voir aussi ==
*Les ''[[Bright Young People|Bright Young Things]]'' à [[Londres]] 

== Articles connexes ==
* [[coupe au carré]]
* [[Pixie cut]]
* [[coupe au bol]]

{{Palette Poils et cheveux}}
{{Portail|mode|femmes|entre-deux-guerres}}

{{DEFAULTSORT:Garconne (mode)}}
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