Quelltext der Seite Benutzer:MadameStael/Zabel Essayan

{{Homonyme|Essayan}}
{{Infobox Écrivain
 | nom                = Zabel Essayan
 | image              = Զապէլ Եսայեան.jpg
 | légende            = Zabel Essayan avant 1915.
 | nom de naissance   = 
 | surnom             = Zabel Hovhannessian
 | activités          = [[Écrivain]]
 | date de naissance  = {{date|4 février 1878|en littérature}}
 | lieu de naissance  = [[Üsküdar|Scutari]] ([[Empire ottoman]])
 | date de décès      = [[1943 en littérature|1943]]
 | lieu de décès      = En [[Transcaucasie]] (?) ([[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]])
 | langue             = [[Arménien]], [[français]]
 | mouvement          = 
 | genre              = [[Poésie]], [[Roman (littérature)|roman]], [[nouvelle]], [[essai]]
 | distinctions       = 
 | adjectifs dérivés  = 
 | œuvres principales = * ''Dans les ruines''
* ''Les Jardins de Silhidar''
 | complément         = 
 | signature          = 
}}

'''Zabel Essayan''' (en [[arménien]] ''{{lang|hy|Զապէլ Եսայեան}}'' ; née à [[Üsküdar|Scutari]] en 1878, morte pendant sa [[déportation]] en 1943, en [[Transcaucasie]] (?)), née '''Zabel Hovhannessian''', est une romancière [[arménie]]nne qui a parcouru l'[[Europe]] pour défendre la cause de son peuple. Elle est considérée par la [[diaspora arménienne]] comme l'une des premières femmes de lettres de sa génération, par son tempérament, son engagement au profit des plus déshérités et par la noblesse de son écriture. Elle demeure célèbre en tant qu'écrivain et intellectuelle pour son chef-d'œuvre : ''Dans les ruines'', écrit pendant les [[massacres d'Adana]] en 1909 et publié en 1911.

== Biographie ==

Zabel Hovhanessian naît en 1878 à [[Üsküdar|Scutari]] dans un quartier de [[Constantinople]], sur la rive asiatique du [[Bosphore]]<ref name="Polet 231">Jean-Claude Polet, ''Auteurs européens du premier {{s-|XX|e}} — vol. 2 : Cérémonial pour la mort du sphynx, 1940-1958'', De Boeck, coll. « Patrimoine littéraire », 2003 {{ISBN|978-2804139322}}, {{p.}}231.</ref>. Après ses études primaires et secondaires pendant lesquelles elle est l'élève d'[[Archag Tchobanian]], elle migre pour la [[France]] à l'âge de dix-sept ans et s'installe à [[Paris]] où elle fréquente le cercle de [[René Ghil]] et le groupe de l'[[Abbaye de Créteil]]<ref>''[[La Quinzaine littéraire]]'', ''Les Arméniens massacrés, témoignages'', Numéro 1 007 du 16 janvier 2010, page 31</ref>. Elle suit les cours de littérature et de philosophie à l'[[nouvelle université de Paris|université de la Sorbonne]] ainsi qu'au [[Collège de France]]<ref>''Ani — Cahiers arméniens'', n° 5.</ref>. Elle rencontre le peintre Tigran Essayan et ils se marient en [[1900]]<ref name="Polet 231"/>.

En 1895, Zabel Essayan publie son premier [[poésie|poème]] en [[prose]] dans la revue ''Tsakhik'' (« Fleur »). L’œuvre et l'exemple de [[Serpouhi Dussap]], première romancière arménienne, l'encouragent à poursuivre. Elle publie ensuite de nombreux [[essai]]s, des [[nouvelle]]s, des articles et des traductions dans ''Écrits pour l'art'' notamment. Ses écrits sont édités dans des périodiques arméniens comme ''Massis'', ''[[Anahit (revue littéraire)|Anahit]]'', ''Arevelian Mamoul'' (« La Presse orientale »). 

En 1902, à {{unité|24|ans}}, elle retourne à Constantinople et devient enseignante ; en 1908, elle est membre de la [[Fédération révolutionnaire arménienne]]<ref name="Polet 231"/>. Ce qui est contredit par les travaux de Léon Ketcheyan dans sa notice biographique à sa traduction de ''Dans les ruines''<ref>cf. biographie de Zabel Essayan, ''Dans les ruines'' (Les massacres d'[[Adana]], avril 1909) (traduction de Léon Ketcheyan), éd. Phébus, coll. « Essais et documents », Paris, février 2011 {{ISBN|978-2752905031}}.</ref>. En 1909, à la suite des [[génocide arménien#Massacres de Cilicie (d'Adana), 1909|massacres de Cilicie]], elle devient membre de la commission d'enquête créée par le [[Patriarcat arménien de Constantinople]] et la [[Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|Croix-Rouge]] et se rend à [[Adana]]<ref name="Polet 231"/>, où elle séjourne pendant trois mois<ref>{{en}} David L. Eng et David Kazanjian (dir.), ''Loss: the politics of mourning'', University of California Press, 2002 {{ISBN|978-0520232358}}, {{p.}}100.</ref>. Elle tient une riche correspondance qui lui servira à l'écriture de ''Dans les ruines'', livre-clé pour comprendre les heures les plus sombres de l'histoire arménienne. 

Elle publie en 1911 son livre majeur, ''Dans les ruines''<ref name="Polet 232">Jean-Claude Polet, ''op. cit.'', {{p.}}232.</ref>, roman qui porte sur les [[massacres d'Adana]] et témoigne d'une réflexion sur la violence. En effet, Essayan se refuse à la [[littérature]] et se borne au rôle de « [[témoin]] » des événements tragiques qui se déroulent sous ses yeux. En [[1915]], elle échappe à la déportation et à la mort lors du [[génocide arménien]] en vivant dans la clandestinité à [[Constantinople]]. Elle fuit en [[Bulgarie]], puis, elle part pour le [[Caucase]]<ref name="Polet 232"/> et devient membre du Conseil des [[Arménie occidentale|Arméniens occidentaux]] en [[1917]]<ref>[[Anahide Ter-Minassian]], ''1918-1920 — La République d'Arménie'', éditions Complexe, Bruxelles, 1989 (réimpr. 2006) {{ISBN|2-8048-0092-X}}, {{p.}}23.</ref>. Après la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]], elle collabore aux travaux de la Délégation de la [[République démocratique d'Arménie|République arménienne]] à Paris. Elle s'occupe des secours aux réfugiés et aux orphelins dans divers centres du Proche-Orient<ref name="Polet 232"/>. 
Journaliste, elle dirige le journal ''Erevan'' et participe aux activités littéraires de son temps. Elle est célèbre pour l'écriture dans les [[années 1920]] de ''Le rôle de la femme pendant la guerre''<ref>''[[Revue des études arméniennes]]'', tome II, 1922, {{p.}}121-138.</ref>. En 1926, elle part pour l'[[République socialiste soviétique d'Arménie|Arménie soviétique]]. Elle revient en France et écrit son ''Prométhée déchaîné'' qu'elle publie à [[Marseille]] en 1928.

En 1933, elle quitte l'Europe et s'installe définitivement en Arménie à l'invitation du gouvernement, où elle devient titulaire de la chaire de littérature occidentale à l'[[Université d'État d'Erevan]]<ref name="Polet 232"/>. Elle assiste l'année suivante à [[Moscou]] au premier congrès des écrivains soviétiques. Son dernier livre, ''Les Jardins de Silihdar'', paraît en 1935 à [[Erevan]]. Ce roman témoigne de la vie des Arméniens avant les [[massacres hamidiens]]. C'est aussi la chronique d’un quartier pittoresque et cosmopolite de la ville de Constantinople à la fin du {{s-|XIX|e}}. Deux autres volumes de souvenirs devaient voir le jour. 

Mais ses projets éditoriaux s'arrêtent avec les [[Grandes Purges|Grandes Purges staliniennes]] de 1937. Victime de la terreur, jugée et emprisonnée la même année<ref>{{en}} David L. Eng et David Kazanjian (dir.), ''op. cit.'', {{p.}}121.</ref>, elle disparaît sans laisser de trace vérifiable, malade, ou déportée dans les environs de la [[Transcaucasie]], sans aller jusqu'en Sibérie<ref name="Polet 232"/>. Elle meurt probablement à {{unité|65|ans}} en 1943 pendant son dernier voyage qui fut à l'image de sa vie tragique.

== Point de vue ==

Selon Valentina Calzolari<ref>{{lien web|url=http://www.unige.ch/lettres/meslo/armenien/enseignants/Calzolari.html|titre=Valentina Calzolari Bouvier|site=Université de Genève — Unité d'arménien|consulté le=28 mars 2009}}.</ref>, « l'exemple de l'endurance et de l'activité des veuves des nobles arméniens disparus dans la guerre du {{s-|V|e}} fut repris par la littérature féministe arménienne du {{s-|XIX|e}} comme exemple du rôle actif que la femme peut jouer dans la société. Lors d'une conférence prononcée dans la Salle des ingénieurs civils, à Paris, le {{date-|17 janvier 1920}}, Zabel Essayan exalta « le rôle de la femme arménienne pendant la guerre », rappelant qu'aux jours de l'adversité les femmes arméniennes « redevinrent les dignes sœurs de ces dames arméniennes du {{s-|V|e}}, dont l'attitude admirable [avait été] transmise par l'historien [[Yéghichê|Élisée]] ». Calzolari souligne, qu'« il est intéressant de remarquer que le modèle ancien, puisé dans le patrimoine littéraire national, est évoqué par Essayan en même temps que le modèle contemporain des « sœurs d'Occident » — un double paradigme qui suggère que les [[Arméniens]] peuvent trouver dans le bagage hérité du passé la force qui leur permettra de « marcher au même pas » que les voisins occidentaux, pour reprendre l'expression d'Essayan ». C'est à une nouvelle « patrie spirituelle » (selon l'expression de [[Nicolas Sarafian]]), que de nouveaux écrivains en quête de « nouveaux défis identitaires », toujours selon Valentina Calzolari, essayent aujourd'hui de faire face, « faute de pouvoir se rapporter à une patrie territoriale perdue à jamais »<ref>{{lien web|url=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=50187|titre=La littérature arménienne entre orient et occident|auteur=Valentina Calzolari|site=Nouvelles d'Arménie Magazine|date=26 mars 2009|consulté le=28 mars 2009}}.</ref>.

== Œuvre ==
=== Ouvrages ===

* ''Les crépuscules de Scutari et autres histoires'', publié en 1905 à Smyrne (Izmir)
* ''Dans les ruines'' 1909, publié en 1911, traduit en français en 2011<ref>Zabel Essayan (traduit, préfacé et annoté par Léon Ketcheyan, postfacé par Gérard Chaliand), ''Dans les ruines — Les massacres d'Adana, avril 1909'', Phébus, coll. « Domaine étranger », Paris, 2011, 303 p. {{ISBN|978-2-7529-0503-1}}.</ref>.
* ''Mourad''.
* ''Journal''.
* ''Mon âme en exil'', 1917. (récits personnels)
* ''Prométhée déchaîné'', 1928.
* ''Les Jardins de Silihdar'', 1935.

=== Traductions ===

*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Chouchik Dasnabédian|titre=Zabel Essayan ou L'Univers lumineux de la littérature|passage=|lieu=Antélias|éditeur=Éditions du Catholicossat arménien de Cilicie|date=1988|pages totales=173|isbn=|asin=B0019T4WQ4|lire en ligne=}}
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Zabel Essayan|traducteur=Pierre Ter Sarkissian|titre=Les Jardins de Silihdar|passage=|lieu=Paris|éditeur=Albin Michel|date=1994|pages totales=214|isbn=9782226064165|lire en ligne=}}
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gérard Chaliand|lien auteur1=Gérard Chaliand|directeur1=oui|titre=Fragments d'Arménie|passage=|lieu=Paris|éditeur=Omnibus|date=2007|pages totales=844|isbn=978-2258073883|lire en ligne=}}
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Zabel Essayan|traducteur=Léon Ketcheyan|titre=Dans les ruines|sous-titre=Les massacres d'Adana, avril 1909|passage=|lieu=Paris|éditeur=Phébus|collection=Essais et documents|date=2011|pages totales=304|isbn=978-2752905031|lire en ligne=}}
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Zabel Essayan|traducteur=Anahide Drézian et Alice Der Vartanian|postface=[[Krikor Beledian]]|titre=Mon âme en exil|passage=|lieu=Marseille|éditeur=Parenthèses|date=2012|pages totales=80|isbn=978-2863642665|lire en ligne=}}
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Zabel Essayan|auteur2=Hayg Toroyan|traducteur=Marc Nichanian|postface=Marc Nichanian|titre=L'Agonie d'un peuple|passage=|lieu=Paris|éditeur=Classiques Garnier|collection=Littérature, histoire, politique|date=2013|pages totales=211|isbn=978-2-8124-0856-4|lire en ligne=}}

== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Zabel Yesayan}}
=== Bibliographie ===
* Léon Ketcheyan, ''Zabel Essayan (1878-1943) : sa vie et son temps : traduction annotée de l'autobiographie et de la correspondance'', 4 vol., thèse de doctorat sous la direction de [[Jean-Pierre Mahé]], [[École pratique des hautes études|Paris-EPHE]], 2002 (ouvrage de référence)
*{{Article|langue=fr|auteur1=Léon Ketcheyan|titre=Zabel Essayan et les orphelinats arméniens fondés au lendemain des massacres de Cilicie d’avril 1909|périodique=Revue d'histoire arménienne contemporaine|numéro=III|titre numéro=La Cilicie (1909-1921) des massacres d'Adana au mandat français|date=1999|issn=|lire en ligne=https://www.imprescriptible.fr/rhac/tome3/p1d5|pages=}}
*{{Chapitre|langue=fr|auteur1=Anahide Ter Minassian|lien auteur1=Anahide Ter Minassian|titre chapitre=Zabel Essayan (née Hovhanessian) [Constantinople, auj. Istanbul 1878 – Bakou 1943]|auteurs ouvrage=Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber|titre ouvrage=Le Dictionnaire universel des créatrices|lien titre ouvrage=Le Dictionnaire universel des créatrices|lieu=|éditeur=Éditions des Femmes|année=2013|pages totales=10004|isbn=978-2721006318|lire en ligne=https://www.dictionnaire-creatrices.com/fiche-zabel-essayan?q=zabel&u=kiosk|passage=}}
*{{Article|langue=fr|auteur1=Krikor Beledian|lien auteur1=Krikor Beledian|titre=Constantinople et la littérature arménienne : l'histoire d'une fascination|périodique=Chimère|volume=63|numéro=1|date=2007|issn=|doi=10.3917/chime.063.0071|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-chimeres-2007-1-page-71.htm|pages=71-94}}

=== Liens externes ===
* {{autorité}}
* {{lien web|url=http://www.acam-france.org/bibliographie/auteur.php?cle=essayan-zabel|titre=Zabel Essayan|site=ACAM|consulté le=28 mars 2009}}

{{Palette Littérature arménienne en France}}
{{Portail|Arménie|littérature}}

{{DEFAULTSORT:Essayan, Zabel}}
[[Catégorie:Naissance en février 1878]]
[[Catégorie:Décès en 1943]]
[[Catégorie:Romancière arménienne]]
[[Catégorie:Poétesse arménienne]]
[[Catégorie:Traductrice arménienne]]