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Les théories sur les risques d'effondrement de la civilisation industrielle sont des théories relatives aux risques de déclin imminent du monde industriel contemporain qui incluent l'extinction de nombreuses espèces vivantes, dont l'espèce humaine, et qui s'inscrivent dans un processus d'effondrement global. Ces conceptions décrivent un risque systémique de catastrophes planétaires provoqué directement par son mode de fonctionnement[1], [2]. Ces théories de l'effondrement ne sont pas validées scientifiquement, mais elles s'appuient sur des indices mesurables et des études documentées[3], [4], [5].

Les avertissements apocalyptiques (ou de fin du monde) s'inscrivent dans une tradition ancienne[6], mais l'originalité des théories actuelles est qu'elles s'appuient sur des faits scientifiques dont la réalité est reconnue par des rapports et expertises scientifiques et institutionnels, tels que ceux du Club de Rome, du GIEC[7], [8], d'autorités militaires internationales[9], [10], de la Banque mondiale[11] et du Forum de Davos[12]. Par ailleurs, les risques mis en avant ont désormais pour origine l'activité humaine et à la différence des effondrements de civilisations du passé (qui ont été régionaux, îliens, ou n'ont concerné qu'une partie d'un continent), il pourrait conjointement concerner tous les pays et tous les continents à la fois.

Définitions et causes d'un risque d'effondrement de la civilisation industrielle

Il y a plusieurs définitions de l'effondrement.

Les archéologues voient l'effondrement comme une réduction rapide de la population mondiale et/ou de la complexité politique/économique/sociale/institutionnelle, sur une zone significativement étendue et pour une durée importante. L'anthropologue américain Joseph Tainter, dans son ouvrage L’Effondrement des sociétés complexes (The Collapse of Complex Societies), complète cette définition principalement par trois points :

  1. Plus une société est complexe, plus elle requiert de l'énergie (obtenue autrefois à partir de la biomasse) ;
  2. Après avoir épuisé l'énergie bon marché et la dette abordable, elle perd sa capacité à résoudre ses problèmes (économiques et autres) ;
  3. L'effondrement est la simplification rapide d'une société[13], [14].

Une autre définition, plus sociale, relative à la conjoncture actuelle, est celle du mathématicien et homme politique Yves Cochet : Vorlage:Citation bloc

Selon Dennis Meadows, professeur émérite américain de l'université du New Hampshire en gestion des systèmes, l'effondrement est (Please provide the title of the work), un processus qui implique ce que l'on appelle une « boucle de rétroaction positive », c'est-à-dire un phénomène qui renforce ce qui le provoque. Par exemple : si la population perd sa confiance en la monnaie, elle retire ses fonds des banques, ce qui les fragilise, inquiète les clients qui retirent encore plus leur argent des banques, et ainsi de suite. (Please provide the title of the work), Ce genre de processus mène à l'effondrement[15]..

Pour les collapsologues et autres défenseurs de ces théories, les facteurs qui contribuent à l'effondrement de la civilisation industrielle ont la particularité d'être interdépendants et globaux, d'où un risque de perturbations systémiques mondialisées et en cascade. Ces facteurs sont étudiés dans les champs environnementaux, économiques, sociaux et culturels, en se basant sur :

  1. La disponibilité des ressources : par exemple, l'épuisement des ressources énergétiques[16] ou minérales, comme le pic pétrolier, le pic de production de phosphate[17] ou d'autres surexploitations de matières premières critiques.
  2. Le risque d'une transformation radicale de l'écosystème mondial dans l'Anthropocène. Ainsi, Anthony D. Barnosky, spécialiste américain de biologie évolutive de l'université de Berkeley[18] analyse, dans la revue Nature, la possibilité du changement brusque et irréversible de l'écosystème mondial[3]. Vorlage:Lien, professeur suédois en gestion des ressources naturelles au Vorlage:Lien établit en préambule de son article sur les limites planétaires que (Please provide the title of the work), les pressions anthropiques sur le système terrestre ont atteint une échelle où le changement environnemental mondial brusque ne peut plus être exclu[5]. Vorlage:Lien, chimiste américain de l'université nationale australienne, conclut, dans la revue Sciences, que (Please provide the title of the work), La transgression des limites planétaires crée […] le risque substantiel de déstabiliser l'état Holocène du système Terre.[4] ; la destruction des écosystèmes et de la biodiversité ayant elle-même plusieurs origines : besoin d'espace pour l'industrie agroalimentaire de masse, l'élevage intensif, les mines et l'industrie qui induisent des déforestation massive, surpêche et pollution marine, déclin des pollinisateurs, fragmentation et dégradation des habitats naturelsVorlage:Etc Ceci conduit – en un temps très rapide mais difficile à évaluer (entre 5 et 75 ans) – à un effondrement global dont la forme exacte reste à déterminer.
  3. La dynamique propre du système : elle inclut l'effondrement financier par effondrement du système économique dominant, à échelle planétaire, à cause d'un dépassement des limites d'équilibre du système[19], par exemple via un enchainement de phénomènes de crise de confiance, récession, inflation, déflation,dépression économique, stagflation, effondrement boursierVorlage:Etc. Selon Thomas Jeitschko et Curtis Taylor, dans un système où l'information circule vite, des cascades de comportements individuels peuvent aussi avoir une importance[20].
  4. La croissance démographique exponentielle entraînant la surpopulation redoutée par Thomas Malthus, qui prônait la restriction démographique[21].

Tous ces paramètres convergent et sont autant de causes d'un possible effondrement[22]. Ces facteurs ne provoquent pas les mêmes effets : la fin du pétrole affectera d'abord le monde industriel et les transports alors que le changement climatique affecte potentiellement toutes les espèces vivantes. C'est l'interconnexion de tous ces facteurs qui rend possible un effondrement systémique global.

Historique

Origines de la notion d'effondrement

L'effondrement a mis fin à de nombreuses sociétés et civilisations. Et dès le Vorlage:S- des scientifiques ont douté de la pérennité de la civilisation industrielle (Jean-Baptiste de Lamarck par exemple[23]).

Cependant les premières études rigoureuses et vérifiables n'apparaissent qu'après les années 1970. La notion d'effondrement a été appliquée à la civilisation industrielle par le Club de Rome[24] (Vorlage:Incise), qui a commandé au professeur Dennis Meadows du MIT une étude sur l'état des ressources naturelles dans le monde[25]. Le « rapport Meadows » publié par le Club de Rome en 1972 sous le titre : The Limits To Growth, traduit en français par Halte à la croissance ? [26] est basé sur la « méthode de la dynamique des systèmes » et sur des modèles de simulation informatiques[27]. Le modèle World3 montrait que, sans inversion de tendance, un effondrement aurait lieu durant la première moitié du Vorlage:S-. Les révisions du rapport, en 1993 et en 2004, confirment ce pronostic[28]. En 2012, le chercheur australien Graham Turner du CSIRO, en compilant Vorlage:Unité de données de l'ONU, a montré que le modèle s'était avéré précis et robuste, confirmant ainsi l'imminence d'un effondrement, ainsi que l'apparition des premiers signes[29].

En mars 2014, une étude parrainée par le Goddard Space Flight Center (NASA) a montré que les fortes inégalités économiques et une forte prédation des ressources naturelles étaient deux causes-clés de l'effondrement d'une civilisation[30], [31].

1970-2000

Dès 1973, l'agronome français René Dumont développe les conséquences du rapport Club de Rome[32]. Dans son ouvrage L'Utopie ou la mort !, évoquant selon ses propres termes une « fin de la civilisation » pour le début du Vorlage:S-. Afin d'y échapper il propose comme pistes : le contrôle démographique ; les économies d'énergie ; la coopération internationale avec les pays en voie de développement ; la protection et la remédiation des sols. Il défend ses idées et les fait découvrir aux Français en se présentant à l'élection présidentielle française de 1974[33] ; il est le premier candidat écologiste à se présenter à cette élection.

En 1979 le philosophe allemand Hans Jonas, dans son œuvre majeure Le Principe responsabilité, met en garde contre les dérives technologiques et leurs conséquences fatales probables sur la nature et l'humanité, développant le principe d'obligation qui nous incombe de protéger les générations futures[34], [35].

En 1986, Ulrich Beck (sociologue allemand) publie un essai qui a fait date[36], La société du risque. Il y critique (Please provide the title of the work), les acteurs qui sont censés garantir la sécurité et la rationalité – l'État, la science et l'industrie – dans la mesure où (Please provide the title of the work), ils exhortent la population à monter à bord d'un avion pour lequel aucune piste d'atterrissage n'a été construite à ce jour.[37].

2001-2010

En 2003 Hubert Reeves (astrophysicien franco-canadien) publie Mal de terre[38], sur les multiples menaces pesant sur la planète et ses habitants. (Please provide the title of the work), Son diagnostic est alarmant : si la vie sur Terre est robuste, c'est l'avenir de l'espèce humaine qui est en cause. Le sort de l'aventure humaine, entamée il y a des millions d'années, va-t-il se jouer en l'espace de quelques décennies[39] ?

En 2005 le biologiste évolutionniste américain Jared Diamond popularise le mot « effondrement » par son essai Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie[40]. Il insiste sur le fait que les déclins de civilisations naissent de la rencontre de plusieurs paramètres dont les plus importants, selon lui, sont « des dommages environnementaux, un changement climatique, des voisins hostiles, des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux, et les réponses apportées par une société »[41], auxquels s'ajoutent la surpopulation et l'épuisement des ressources naturelles.

Dès 2005, Yves Cochet (ancien ministre français de l'environnement, président de l'Institut Momentum) est l'un des fers de lance en France de cette nouvelle vague d'alertes sur le risque d'effondrement[42], [43], en particulier dans son livre Pétrole apocalypse (2005). Il reste aujourd'hui particulièrement vigilant et alarmiste comme le souligne sa tribune dans le journal Libération d'août 2017[44]

En 2007 James Lovelock, scientifique britannique et auteur de l'hypothèse Gaïa, déclarait devant la Royal Society que le changement climatique est plus rapide que prévu, et que ses conséquences pourraient être tragiques pour la survie de la civilisation au Vorlage:S- du fait du probable chaos qu'il va causer en termes de famines, sécheresses et migrations de masse : Vorlage:Citation bloc Il a par la suite (en 2012) reconnu avoir été trop alarmiste lorsqu'il prévoyait la mort de milliards d'humains[45]. En 2015, bien que plus prudent sur la date de la catastrophe climatique, il reste convaincu que les conséquences du réchauffement climatique finiront par nous rattraper, car pense-t-il les humains sont incapables d'inverser la tendance : l'essentiel n'est pas même la survie de l'humanité, mais la continuation de la vie elle-même ; si la population et sa consommation dépassent les capacités de la planète, la Terre trouvera, par elle-même, un moyen de se débarrasser, d'une façon ou d'une autre, de l'excédent et de poursuivre sa perpétuation : Vorlage:Citation bloc

Jean-Marc Jancovici, ingénieur polytechnicien français et ancien collaborateur de l'ADEME concernant notamment la mise au point du bilan carbone ; participant en 2007 au Grenelle de l'environnement) alerte régulièrement, depuis 2001[46], sur les menaces directes pour l'humanité que pose la conjonction de l'effondrement des ressources énergétiques et des effets du réchauffement accéléré du climat[47], [48].

Cette crise est présentée comme un scénario de plus en plus crédible à moyen terme, voire à relativement court terme, par de nombreux lanceurs d'alerte dont John Beddington, scientifique britannique, spécialiste de la gestion durable des ressources naturelles et conseiller scientifique en chef du gouvernement du Royaume-Uni. En mars 2009[49] il estimait prospectivement que le monde – sans profonds et rapides changements de comportements individuels et collectifs – va vers un effondrement écologique et économique global qu'il compare à un ouragan parfait (économique, social et environnemental), qui se concrétisera selon lui vers 2030. Ce scénario associe conjointement une crise alimentaire, sanitaire et sociale, une crise énergétique et une crise écologique majeure caractérisées par un effondrement brutal des écosystèmes, à l'échelle de la biosphère, (c'est-à-dire de la planète tout entière), et dépassant ses capacités de résilience écologique (à court, moyen ou long terme). Dans ce scénario, dans le pire des cas, la capacité de la biosphère à s'auto-entretenir est détruite pour un temps plus ou moins long, voire définitivement[50].

Selon Jonathon Porritt(conseiller du gouvernement britannique et du monde économique) la prospective de John Beddington est encore trop optimiste. Il partage son analyse des causes, mais juge que la situation est plus grave encore et que la date du collapsus planétaire redouté des écologues est plus proche de 2020 que de 2030.

En 2008, Theodore Kaczynski parvient à faire publier, depuis sa prison, l'essai L'Effondrement du système technologique, dans lequel il développe l'idée que l'effondrement de la civilisation industrielle est nécessaire pour éviter un désastre écologique.

En 2008, Denis Dupré et Michel Griffon, publient La planète, ses crises et nous, montrant les liens entre crises financières, climatiques, alimentaires et de l'énergie. Ils détaillent les changements possibles pour assurer un monde durable pour 2050. Dix ans plus tard (en 2018) Denis Dupré estime qu'il est maintenant trop tard pour éviter l'effondrement : selon lui, (Please provide the title of the work), la planète Titanic va couler et les riches sont en train de se ruer sur les canots de sauvetage[51].

Clive Hamilton (philosophe australien) publie en 2010 Vorlage:Lien[52], ouvrage qui prend acte des menaces qui pèsent sur nos civilisations[53]. Selon lui, Vorlage:Citation bloc

Depuis 2011

2012

Pour Dennis Meadows le développement durable n'est plus possible ; le scénario de croissance rapide avec dépassement des limites naturelles et en cours, il sera suivi d'une baisse rapide de l'activité à une date encore indéterminé[54], [55].

2013

  • les biologistes américains Paul R. Ehrlich et Anne Ehrlich, de l'université Stanford, dans un article (comptes-rendus de la Royal Society) montrent qu'un effondrement de notre civilisation est difficilement évitable[56].
  • un livre Du risque à la menace est co-écrit par un groupe des (Please provide the title of the work), meilleurs spécialistes de la question des risques dans les domaines de l'histoire, de l'économie, de la sociologie, du droit, de l'environnement et de la médecine, [qui] montre comment les sociétés technologiquement avancées progressent, inexorablement semble-t-il, vers un horizon obscurci par la menace[57], [58].
  • Dmitry Orlov publie The Five Stages of Collapse (Les cinq stades de l'effondrement), en y détaillant surtout les trois premiers (effondrements financier, commercial et politique) et abordant les deux suivants (social et culturel) dans les derniers chapitres[59].

2015

  • le livre Comment tout peut s'effondrer[60], de Pablo Servigne et Raphaël Stevens[61] synthétise les principaux paramètres pouvant conduire notre civilisation à l'effondrement[62]. Ils créent le néologisme « collapsologie »[63] qu'ils définissent comme (Please provide the title of the work), l'exercice transdisciplinaire d'étude de l'effondrement de notre civilisation industrielle […]. Selon les auteurs, les principaux facteurs d'effondrement sont l'approche des limites physiques (manque de ressources et énergie), le dépassement de seuils de basculement irréversibles (des systèmes climatiques et écosystémiques), l'inertie de notre société (phénomène de verrouillage socio-technique) et la vulnérabilité des réseaux (financiers, d'approvisionnement, d'informationVorlage:Etc).
  • Ugo Bardi (chimiste universitaire italien) écrit le nouveau rapport du Club de Rome : Le Grand Pillage – Comment nous épuisons les ressources de la planète[64], insistant sur la surexploitation des métaux et minerais (cuivre, zinc, or, uranium...) devenue telle que le risque de pénurie approche, par raréfaction, ou suite à un coût prohibitif de leur exploitation[65], [66].
  • En novembre, avant la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21), le Collège de France s'empare du sujet du climat, de l'énergie et de la société, via trois colloques pointant la gravité alarmante des enjeux[67], [68].
  • Dans le monde religieux le pape François s'émeut de l'avenir de la planète et de l'humanité. Il publie le 18 juin 2015 une encyclique (Laudato si’) dont le sous-titre est Sur la sauvegarde de la maison commune consacrée aux questions environnementales et à l'écologie humaine[69], ce qui est une première dans l'histoire de la papauté[70]. Le pape y (Please provide the title of the work), critique le consumérisme et le développement irresponsable tout en dénonçant la dégradation environnementale et le réchauffement climatique[71]. Selon lui, (Please provide the title of the work), il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l'environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l'effondrement[72].
  • François Morin(professeur émérite de sciences économiques à l'université Toulouse-I-Capitole) publie L'Hydre mondiale : L'Oligopole bancaire, montrant que le total des bilans des Vorlage:Nombre de l'oligopole (plus de Vorlage:Nombre de dollars) est supérieur en 2012 à la dette publique mondiale (près de Vorlage:Nombre de dollars)[73]. Ces Vorlage:Nombre, dites (Please provide the title of the work), systémiques, ont une puissance telle que la défaillance d'une seule entraînerait tout le système monétaire et financier mondial dans un gouffre[74]. Vorlage:Nombre constituent à elles seules un oligopole détenant des produits dérivés d'une valeur assurée de Vorlage:Nombre de dollars, (plus de dix fois le PIB mondial)[75].

2016

  • Renaud Duterme (agrégé belge en sciences du développement à l'université libre de Bruxelles) publie De quoi l'effondrement est-il le nom ?, retenant le côté politique de la notion d'effondrement en pointant (Please provide the title of the work), l'écrasante responsabilité des classes dirigeantes[76]. Cette possibilité est aussi clairement évoquée par l'économiste en chef de l'Agence française de développement, Gaël Giraud[77].
  • Paul Jorion (anthropologue, sociologue et économiste belge, docteur de l'université libre de Bruxelles) publie Le dernier qui s'en va éteint la lumière : Essai sur l'extinction de l'humanité (mars 2016), montrant que (Please provide the title of the work), notre monde est sous l'impact de trois pertes de contrôle majeures : 1) environnementale, (en utilisant 1,6 planète pour notre activité économique avec les conséquences qui en découlent : réchauffement climatique, épuisement des ressourcesVorlage:Etc), 2) économique et 3) financier ; avec une trop grande complexité, et l'émergence de l'intelligence artificielle[78]. Il évoque la fin probable de l'humanité dans trois générations[79].

2017

  • Vorlage:Nombre de 184 pays signent et publient un manifeste (le 13 novembre dans la revue BioScience et le journal Le Monde)  : constatant que depuis l'appel « World Scientists' Warning to Humanity » lancé en 1992 par l'Union of Concerned Scientists et plus de Vorlage:Nombre indépendants, dont la majorité des lauréats de prix Nobel de sciences alors en vie, (Please provide the title of the work), non seulement l'humanité a échoué à accomplir des progrès suffisants pour résoudre ces défis environnementaux annoncés, mais il est très inquiétant de constater que la plupart d'entre eux se sont considérablement aggravés. Ils concluent : (Please provide the title of the work), Pour éviter une misère généralisée et une perte catastrophique de biodiversité, l'humanité doit adopter une alternative plus durable écologiquement que la pratique qui est la sienne aujourd’hui. Bien que cette recommandation ait été déjà clairement formulée il y a vingt-cinq ans par les plus grands scientifiques du monde, nous n'avons, dans la plupart des domaines, pas entendu leur mise en garde. Il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l'échec, car le temps presse[80].

2018

  • Le Premier ministre français Édouard Philippe évoque à plusieurs reprises en 2017 et 2018 l'importance qu'il accorde au livre Effondrement de Jared Diamond. Le 2 juillet 2018 il déclare : (Please provide the title of the work), Si on ne prend pas les bonnes décisions, c'est une société entière qui s'effondre (...) qui disparait[81].
  • Le secrétaire général des Nations unies António Guterres, dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, évoque un « risque existentiel direct » et précise (Please provide the title of the work), Si nous ne changeons pas de trajectoire d’ici 2020, nous risquons de rater le moment où nous pouvons encore éviter un changement climatique incontrôlable, avec des conséquences désastreuses pour les individus et tous les systèmes naturels qui nous soutiennent.[82], [83].

Réactions face au risque d'effondrement

La première réaction, normale et fréquente face à cette perspective est le déni (selon les tenants des théories de l'effondrement)[84], [85] auquel succéderait, pour ceux dépassant ce stade, la colère, le marchandage, la dépression puis l'acceptation et la recherche de solutions (la résilience) selon les « cinq phases du deuil » d'après Elisabeth Kübler-Ross[86].

En France, des personnes réfléchissent et échangent autour de ce sujet, notamment autour de l'« Institut Momentum », fondé par Agnès Sinaï et présidé par Yves Cochet[87], de l'association « Comité Adrastia »[88] et du groupe Facebook « Transition 2030 »[89], créé par Vincent Mignerot et Joëlle Leconte, deux des fondateurs d'Adrastia.

En Belgique francophone, le groupe de réflexion « Construire un déclin » propose depuis 2015 une docuthèque sur les notions de collapsologie, d'effondrement et de résilience[90].

Le mouvement Deep Green Resistance né aux États-Unis postule que l'effondrement de la civilisation industrielle est souhaitable et doit même être provoqué, pour laisser la possibilité à une société humaine plus respectueuse de l'environnement de (re)naître[91].

Dans le monde un nombre inconnu de personnes se préparent à l'éventualité d'un collapsus, dans un mouvement très diversifié dit survivalisme de solutions individuelles à collaboratives[92], [93]. Et en réponse au changement climatique qui n'est qu'un des volets de l'effondrement, la géo-ingénierie propose des solutions qui font polémique[94]Vorlage:À développer.

Les modèles politiques et économiques du développement durable et de la croissance verte[95] postulent que déployer des technologies et comportements plus sobres permettraient d'éviter l'effondrement de la civilisation et de stabiliser ou maintenir une croissance économique globale (ce qui implique un découplage entre consommation de ressources et production de richesses).

D'autres prônent une décroissance de la consommation[96] afin de garantir la durabilité de la société humaine[97], via une simplicité volontaire ou sobriété heureuse[98]. Ces trois comportements impliquent une consommation modérée, raisonnée et responsable, qui inclut une perte de confort, respectueuse de la planète et en accord avec nos propres besoins réels[99].

Le film documentaire Demain réalisé en 2015 par Cyril Dion et Mélanie Laurent[100] est basé sur la possibilité d'un effondrement imminent et montre des propositions alternatives[101] grâce notamment à la permaculture, l'agroécologie, la monnaie locale, la démocratie participative, le recyclage et la récupérationVorlage:Etc.

En 2013 une initiative citoyenne européenne (End Ecocide in Europe) vise à faire reconnaître le crime d'écocide en droit européen[102] pour freiner la destruction des écosystèmes et la mise en péril des conditions de vie des générations présentes et futures. L'initiative devient mondiale en 2014 (alors renommée End Ecocide on Earth)[103]. Elle plaide pour que la Cour pénale internationale reconnaisse l'écocide comme un crime contre la paix et la sécurité humaine[104], [105].

En 2014 Philippe Bihouix (ingénieur centralien), (Please provide the title of the work), face aux signaux alarmants de la crise globale, préconise les low-tech (contraire des high-tech), moins énergivores et moins polluantes qui permettraient, selon lui, de (Please provide the title of the work), conserver un niveau de confort tout en évitant les chocs des pénuries à venir[106]. la pénurie de métaux stratégiques condamnera une civilisation technologique dépendante des métaux rares[107], [108], [109]. Selon lui les énergies fossiles polluantes et destructrices des écosystèmes seront, de toute façon, bientôt inexploitables. Il faut donc utiliser les énergies et ressources naturelles sans danger et durables, ne nécessitant pas ou peu de matériaux rares pour fonctionner : l'air, l'eau, le sol et le compost...[110], [111], [112].

D'autres au contraire pensent que la fusion nucléaire pourrait apporter d'ici quelques années ou décennies une solution aux problèmes d'énergie[113], [114], [115], mais sans pouvoir inverser le réchauffement climatique ni l'épuisement des matières minérales qui restent - selon eux - un problème majeur.

Parfois des efforts entrepris par ceux qui ont plus ou moins intégré la gravité des enjeux sont contre-productifs : ainsi, le fait de signaler qu'une espèce est en voie d'extinction imminente, participe paradoxalement à son extinction rapide si elle devient pour certains une denrée ou un trophée à rechercher, à emprisonner, à collectionner, à abattre voire à ingérer[116].

Au-delà de cet aspect de boucle de rétroaction[117], certains, comme les membres du « Comité Adrastia », considèrent que l'effondrement n'est plus évitable et qu'il ne reste désormais qu'à préparer et aménager le déclin, pour qu'il soit moins massif et moins douloureux[118].

Opposition aux théories prédisant un possible effondrement de la civilisation

Théories en faveur d'une croissance continue

Plusieurs auteurs s'opposent à l'idée que la civilisation industrielle pourrait s'effondrer, considèrent que la croissance peut se prolonger indéfiniment.

Au rapport Halte à la croissance ? (de 1972 par le club de Rome) le président Ronald Reagan a répondu lors d'un discours à l'université de Caroline du Sud en 1983 : (Please provide the title of the work), Il n'y a pas de limite à la croissance, car il n'y a pas de limite à l'intelligence humaine, à son imagination et à ses prodiges[119]. A Sommet de la Terre en 1992 : Georges Bush père déclare que « Le mode de vie des Américains n'est pas négociable ». Le « prix Nobel » d'économie Friedrich Hayek (Please provide the title of the work), représentant de l'école autrichienne d'économie à tendance libérale[120] ; le docteur en économie et professeur au Balliol College, à Oxford, Wilfred Beckerman dans son ouvrage In Defence of Economic Growth ; et enfin l'économiste proche de l'école autrichienne d'économie, professeur d'université à Vienne puis Harvard, Gottfried Haberler dans son livre Economic Growth and Stability[120] ont tous trois contesté la méthode de calcul du rapport Meadows (dit rapport du club de Rome)[121]. Pour l'anglais David Deutsch (physicien) (Please provide the title of the work), il n'existe pas de barrière fondamentale, aucune loi de la nature ou décret surnaturel, empêchant le progrès. à partir du moment où celui-ci ne s'oppose pas aux lois de la physique[122], [123].

Le transhumanisme[124] propose également, en s'appuyant sur la notion d'extropie[125], de penser un progrès perpétuel, par le développement illimité des sciences et des techniques[126], quitte à ce que seule une élite survive.

Risques liés au réchauffement climatique

Certains acteurs de la controverse sur le réchauffement climatique dont le représentant le plus célèbre en France est le géochimiste et politicien Claude Allègre[127], estiment enfin que, si l'humanité modifie bien le climat, cela pourrait ne pas avoir d'impact négatif sur les sociétés humaines, et pourrait même avoir certains aspects positifs pour leur développement[128], [129]. Selon le géologue américain Don Easterbrook, professeur à l'université Western Washington, le réchauffement est passager ; il prévoit un refroidissement (Please provide the title of the work), dû au passage de l'oscillation décennale du Pacifique (ODP) pour bientôt et jusqu'en 2035, suivi d'une période de faible réchauffement pour arriver à +Vorlage:Unité en 2100[130].

Le philosophe et ancien ministre de l'éducation Luc Ferry, pour sa part, ne conçoit pas de risque spécial à moyen terme lié au réchauffement climatique mais reste beaucoup plus pessimiste quant à l'épuisement des matières premières non renouvelables et prêche non pas pour une décroissance, mais pour une croissance non polluante[131].

Plus généralement, si les experts du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) expriment de graves préoccupations quant à l'intensité du réchauffement climatique et à ses effets, ils n'évoquent pas explicitement, sans l'exclure pour autant, un risque d'effondrement de la civilisation dans leurs rapports[132], [133].

Bibliographie

Par ordre chronologique de parution.

  • Günther Anders, L'obsolescence de l'homme : Tome 2, Sur la destruction de la vie à l'époque de la troisième révolution industrielle, Ivréa, Paris, 1956 ; réédition Éditions Fario, 2012 Vorlage:ISBN
  • René Dumont, L'Utopie ou la Mort !, Paris, Le Seuil, coll. « L'histoire immédiate », 1973
  • René Dumont, À vous de choisir : l'écologie ou la mort, Pauvert, 1974
  • Hans Jonas, Le Principe responsabilité : une éthique pour la civilisation technologique, 1979 ; trad. française éd. du Cerf, 1990 réédition Flammarion, 2013 Vorlage:ISBN
  • Pierre Thuillier, La grande implosion. Rapport sur l’effondrement de l’Occident 1999-2002, Fayard, 1995
  • Ulrich Beck, La Société du risque ([« Risikogesellschaft »] 1996 en Allemagne), Aubier, Paris, 2001 Vorlage:ISBN
  • Baudouin de Bodinat, La Vie sur Terre : Réflexions sur le peu d'avenir que contient le temps où nous sommes, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, Paris, 1996 (tome 1) et 1999 (tome 2) (réunis en un seul volume en 2008 Vorlage:ISBN et Au fond de la couche gazeuse 2011-2015, Fario, Paris, 2015
  • Hubert Reeves, Mal de terre, Seuil, coll. « Science ouverte » 2003 Vorlage:ISBN
  • Yves Cochet et Agnès Sinaï, Sauver la Terre, éditions Fayard, Paris, 2003 Vorlage:ISBN
  • Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé ? Quand l’impossible est certain, Seuil, 2004
  • Martin Rees, Notre dernier siècle ? (Our final hour), Jean-Claude Lattès, 2004
  • Jacques Blamont, Introduction au siècle des menaces, Odile Jacob, 2004 Vorlage:ISBN
  • Jonathon Porritt Capitalism As If the World Matters, Routledge, 2005
  • Ronald Wright, Brève histoire du progrès, éditions Hurtubise, HMH, 2006.
  • Alan Weisman, Homo disparitus, Flammarion, Paris, 2007 Vorlage:ISBN
  • James Lovelock, La revanche de Gaïa. Préserver la planète avant qu'elle ne nous détruise, J'ai lu, 2008
  • Denis Dupré et Michel Griffon, La planète, ses crises et nous, économie et écologie d'un monde enviable, éd. Atlantica, 2008
  • Jared Diamond, Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Gallimard, NRF essais, 2006 Vorlage:ISBN ; réédition dans la coll. « Folio essais » en 2009 Vorlage:ISBN
  • Yves Cochet, Antimanuel d'écologie, éd. Bréal, Rosny-sous-Bois, 2009 Vorlage:ISBN
  • Jean-Marc Jancovici C'est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde, avec Alain Grandjean, Éditions du Seuil, 2009
  • Joseph Tainter, L'effondrement des sociétés complexes, Le Retour aux Sources, Paris, 2013 Vorlage:ISBN
  • Agnès Sinaï (sous la direction de), Penser la décroissance. Politiques de l'Anthropocène, Presses de Sciences Po, Paris, 2013 Vorlage:ISBN
  • Clive Hamilton, Requiem pour l'espèce humaine, Presses de Sciences Po, Paris, 2013 Vorlage:ISBN
  • Dominique Bourg, Pierre-Benoit Joly, Alain Kaufmann, Du risque à la menace, Presses universitaires de France, Paris, 2013 Vorlage:ISBN
  • Dmitry Orlov, Les cinq stades de l'effondrement, Édition Le Retour aux Sources, 2016 Vorlage:ISBN ; première parution en anglais en 2013.
  • Philippe Bihouix, L'Âge des low tech. Vers une civilisation techniquement soutenable, Éditions du Seuil, collection Anthropocène, Paris, 2014 Vorlage:ISBN
  • Erik M. Conway, Naomi Oreskes, L'Effondrement de la civilisation occidentale, Les liens qui libèrent, Gallimard, 2014
  • Vincent Mignerot Le piège de l'existence: pour une théorie écologique de l'esprit Éditions Solo, 2014 Vorlage:ISBN
  • Anthony D. Barnosky, Dodging Extinction: Power, Food, Money, and the Future of Life on Earth, University of California Press, 2014
  • Elizabeth Kolbert, La Vorlage:6e Extinction, Éditions Vuibert, coll. « La librairie vu », 2015 Vorlage:ISBN
  • Jean-Marc Jancovici, Dormez tranquilles jusqu'en 2100, Éditions Odile Jacob, 2015 Vorlage:ISBN
  • François Morin, L'Hydre mondiale : L'oligopole bancaire, Lux, 2015 Vorlage:ISBN
  • Michel Rocard, Suicide de l'Occident, suicide de l'humanité ?, Flammarion, 2015 Vorlage:ISBN
  • Pablo Servigne, Raphaël Stevens Comment tout peut s'effondrer, éditions du Seuil, coll. « Anthropocène » 2015 Vorlage:ISBN
  • Renaud Duterme, De quoi l'effondrement est-il le nom?, Éditions Utopia, 2016 Vorlage:ISBN
  • Paul Jorion, Le dernier qui s'en va éteint la lumière : Essai sur l'extinction de l'humanité, Paris, Fayard, 2016 Vorlage:ISBN
  • Valérie Cabanes, Un nouveau droit pour la Terre : Pour en finir avec l'écocide, éditions du Seuil, coll. « Anthropocène » 2016 Vorlage:ISBN
  • Vincent Mignerot, Transition 2017 : Réformer l’écologie pour nous adapter à la réalité. Éditions Solo, 2017 Vorlage:ISBN
  • Guillaume Pitron, La guerre des métaux rares : La face cachée de la transition énergétique et numérique, Editions Les Liens qui Libèrent, 2018 Vorlage:ISBN
  • Denis Dupré et Véronique Métay, Effondrement - Choisir la violence ou la révolution, Editions Jouquetti Libre, 2018 Vorlage:ISBN
  • Julien Wosnitza, Pourquoi tout va s’effondrer, Éditions Les liens qui libèrent, (Préface de Paul Watson – Postface de Pablo Servigne), mai 2018 Vorlage:ISBN

Bibliographie contradictoire

Par ordre chronologique de parution.

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes


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Catégorie:Civilisation Catégorie:Surpopulation Catégorie:Collapsologie

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    Planetary boundaries: Guiding human development on a changing planet, Science, 13 février 2015.
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