Benutzer:Jucos/Baustelle:One Two Two
One Two Two
- http://www.historia.fr/data/thematique/102/10206201.html
- http://www.insenses.org/chimeres/lieux/one_two_two.html
- http://home.nwn.de/Paris/Frame2002Intim.htm
- http://app1.chinadaily.com.cn/star/2002/0822/fe19-1.html
Die Besitzer
- En 1934, Marcel Jamet fait surélever l'immeuble de quatre étages. Il mène une vie luxueuse : il part aux sports d'hiver à Saint- Moritz !
- 1934 lässt Marcel Jamet das Haus um vier Etagen aufstocken. Er führt ein luxuriöses Leben: Er fährt zum Wintersport nach Sankt Moritz!
- En 1935, Fabienne a 25 ans et commence à s'interroger sur son avenir. Albert, un administrateur de grand magasin parisien lui propose de l'entretenir en lui offrant un appartement à Neuilly. Mais elle hésite, ne voulant pas lâcher le One. Doriane lui propose alors de devenir gouvernante. Elle accepte avec joie. Devenir gouvernante, cela signifie surtout ne plus monter avec les clients... Fabienne devient donc la maîtresse de cet homme d'affaires et continue en parallèle une activité rémunératrice au One sans payer de sa personne, si l'on peut dire... Elle a tout compris, Fabienne...
- 1935 ist Fabienne 25 Jahre alt und beginnt, sich Gedanken über ihre Zukunft zu machen. Albert, ein Verwalter des Pariser Warenhauses [? vielleicht auch: großes Lager], schlägt ihr vor, sie auszuhalten, und bietet ihr ein Appartement in Neuilly an. Aber sie zögert, will das One nicht verlassen. Doriane schlägt ihr dann vor, Haushälterin zu werden. Sie sagt freudig zu. Haushälterin werden, das bedeutet vor allem, nicht mehr mit den Kunden hochzugehen... Fabienne wird also die Geliebte dieses Geschäftsmannes und geht gleichzeitig weiter einer bezahlten Tätigkeit im One nach, ohne Hand anzulegen [wörtlich: mit ihrer Person/Gestalt zu zahlen], wenn man das sagen kann... Fabienne hat alles verstanden...
- En 1937, Fabienne commence à se fatiguer d'Albert. Comme elle s'intéresse aussi aux femmes, elle se met en ménage rue Piccini avec Denise, une des filles du One, sans abandonner tout à fait Neuilly. Pas de souci d'argent : Denise la loge, lui offre une des premières tractions avant décapotables... Et en plus, elle récupère l'argent des filles qu'elle place en province, à Reims, au Palais oriental, chez Charlot l'éventré...
- 1937 wird Fabienne Alberts allmählich müde. Da sie sich auch für Frauen interessiert, beginnt sie in der Rue Piccini eine Beziehung mit Denise, einem der Mädchen des One, ohne Neuilly völlig aufzugeben. Keine Geldsorgen: Denise beherbergt sie, bietet ihr eines der ersten Cabrios mit Frontantrieb... Außerdem erhält sie das Geld der Mädchen zurück, die sie in der Provinz platziert, in Reims, im Palais oriental [?], bei Charlot l'éventré [? Charlot dem Aufgeschlitzten?]...
- En août 1939, Doriane prend le large avec un Albanais, secrétaire d'ambassade du roi Zog Ier. Henriette Gachon, la caissière et la femme du sommelier du One, assure officiellement l'intérim, Marcel ne pouvant pas légalement diriger le One. Et Fabienne prend les rênes... La guerre est déclarée à ce moment-là... Cela ne change pas grand chose au fonctionnement du One : les clients sont souvent trop âgés pour être mobilisés, les marlous sont planqués... Marcel s'intéresse de près à Fabienne. Doriane tente un retour, soldé par un échec. En mai 40, Fabienne s'installe avec Marcel dans l'appartement du dernier étage du 122.
Un mois plus tard, c'est l'exode. Marcel et Fabienne partent pour Saint-Georges de Didonne, avec la Cadillac de l'un et le cabriolet Citroën de l'autre, dans la propriété de Marcel. Henriette Gachon a décidé de rester à Paris et de s'occuper du One. Huit jours après, c'est l'annonce de l'armistice. Fabienne et Marcel rentrent à Paris. Le One est envahi par les soldats allemands, trop "mauvais genre" puis, après intervention de Fabienne, par les seuls officiers. La clientèle n'est alors pas assez nombreuse... Fabienne réussit à convaincre les autorités allemandes d'autoriser l'accès aux Français. Les Juifs sont aussi admis.
Parmi les nouveaux clients se trouvent aussi les truands qui s'affichent ouvertement pro-allemands.
On ne s'étendra pas sur les propos de Fabienne sur sa clientèle pendant l'occupation. Entre collaboration inavouable, sans doute inévitable, et patriotisme affiché, il est bien difficile, cinquante ans plus tard, d'avoir un avis tranché sur la question. Ce qu'on pourrait également dire de certains de ses célèbres clients, tels Joseph Joanovici.
Bien qu'on soit en temps de guerre, il faut alimenter le One en boissons et en nourriture. Marcel obtient des tickets d'essence et un Ausweiss pour le transport de ravitaillement. Il achète une Simca six chevaux et se fournit généralement au marché noir dans le Loiret, près de sa propriété de Villarçaux. Pour le champagne, consommé en grande quantité au One, sont autorisées une vingtaine de bouteilles par mois et par marque, ce qui représente environ 100 bouteilles, total très insuffisant. Marcel se débouille là encore avec les vituculteurs rémois... Pas de problème non plus pour le café, ni pour le caviar...
Marcel revend sa maison de Villarçaux et achète une autre propriété dans le Loiret : Les Loups à Bony-sur-Loire.
- 1939 brennt Doriane mit einem Albaner durch [?], Sekretär der Botschaft König Zogs I. Henriette Gachion, die Kassiererin und Ehefrau des Sommeliers des One, sichert offiziell das Interim ab, da Marcel dem Recht nach das One nicht leiten kann. Und Fabienne ergreift die Zügel... In diesem Moment wird der Krieg erklärt... Das ändert nicht viel im Betrieb des One: die Kunden sind oft älter, weil sie mobilisiert wurden, die Zuhälter sind versteckt... Marcel interessiert sich aus der Nähe für Fabienne... Doriane versucht erfolglos eine Rückkehr. Im Mai 40 lässt Fabienne sich mit Marcel in dem Appartement in der letzten Etage der Nummer 122 nieder.
Ein Monat später der Exodus. Marcel und Fabienne fahren mit seinem Cadillac und ihrem Citroën-Cabrio nach Saint-George de Didonne zu Marcels Anwesen. Henriette Gachon hat sich entschlossen, in Paris zu bleiben und sich um das One zu kümmern. Acht Tage später wird der Waffenstillstand verkündet. Fabienne und Marcel kehren nach Paris zurück. Die deutschen Soldaten fallen ins One ein, von ganz „übler Sorte“ zuerst, dann, nach Eingreifen Fabiennes, einzelne Offiziere. Die Kundschaft ist nun nicht sonderlich zahlreich... Fabienne kann die deutsche Obrigkeit erfolgreich überzeugen, Franzosen den Zugang zu erlauben. Auch Juden werden eingelassen.
Unter den neuen Kunden befinden sich auch Ganoven, die sich öffentlich als pro-deutsch bekennen.
Man wird sich nicht ausbreiten über die Absichten [? oder Worte ?] Fabiennes mit der Kundschaft während der Besatzung. Zwischen schändlicher Kollaboration, ohne Zweifel unvermeidlich, und zur Schau gestelltem Patriotismus ist es nach fünfzig Jahren ziemlich schwierig, eine sich abhebende [?] Meinung zu dem Thema zu haben. Was man auch über einige ihrer berühmten Kunden sagen könnte, wie Joseph Joanovici.
Auch wenn man sich im Krieg befindet, muss man das One dennoch mit Getränken und Nahrung versorgen. Marcel ergattert Bezugsscheine [?] für Benzin und einen Ausweis für den Transport von Verpflegung. Er kauft einen Simca mit sechs PS und versorgt sich im Allgemeinen auf dem Schwarzmarkt im [Département] Loiret, in der Nähe seines Anwesens in Villarçaux. Für den Champagner, der im One in großen Mengen konsumiert wird, sind pro Monat und Marke zwanzig Flaschen gestattet, zusammen etwa 100 Flaschen, im Ganzen sehr unzureichend. Marcel findet hier immer eine Lösung mit den Weingärtnern von Reims... Kein Problem mehr mit dem Kaffee, auch nicht mit dem Kaviar...
Marcel verkauft sein Haus in Villarçaux weiter und kauft ein anderes Anwesen im Loiret: Les Loups in Bony-sur-Loire.
- En 1942, il épouse Fabienne civilement. Il y a cinquante invités au repas de noce. On boit ce soir-là 176 bouteilles et 34 magnums de champagne !
- 1942 heiratet er Fabienne standesamtlich. Zum Hochzeitsessen sind fünfzig Gäste eingeladen. An jenem Abend trinkt man 176 normale und 34 Magnum-Flaschen Champagner!
Fabienne
Fabienne Jamet : une femme de caractère (1910 - ?)
Fabienne Jamet, née Georgette L., est la fille d'un inspecteur à la Brigade parisienne et d'une concierge. Elle naît en décembre 1910. Naturellement volage, le papa peut se rincer l'oeil - voire plus si affinités - dans le cadre de ses fonctions puisqu'il est chargé de la surveillance nocturne du Bois de Boulogne, pas plus tranquille à l'époque qu'en 2004... Son épouse en prend ombrage.
Devant les menaces de divorce engendrées par des fréquentations douteuses, le père de Georgette se fait réformer pour varices. Il a quarante-quatre ans et Georgette en a dix.
"Quand il mourut, à quatre-vingt-douze ans, il avait été mon caviste au One Two Two [à partir de 1942, sa deuxième femme étant la caissière], avait sauté toutes les filles du quartier Saint-Lazare et cueilli sa première syphilis pour ses soixante-cinq ans." p. 20.
Premier déménagement. La mère de Georgette achète un hôtel (de passe !) situé au coin de la rue Poinsot et du boulevard Edgar-Quinet. Elle meurt quand Georgette a quatorze ans. On est en 1924. Le père se voit alors dans l'obligation de vendre pour acheter un autre établissement, avenue Jean Jaurès à Clichy. Comme il se met en ménage avec une des femmes de chambre, Georgette se fait la malle à 17 ans avec son premier Jules, Loulou, qui l'installe dans une chambre d'un hôtel meublé de la rue Biot, près de la place Clichy. Elle commence à faire le tapin pour lui.
Comme elle en a vite marre de la rue et de son marlou qui lui pique son fric, elle tente de se faire entôler à Douai chez Madame Euphrasie qui la trouve trop jeune, puis au One Two Two. Elle a de faux papiers qui la vieillissent de dix ans et lui font porter le nom de jeune fille de sa mère : Pélagie Desachaux. Elle n'y reste que quelques semaines. Elle est renvoyée pour avoir planqué une partie du pourboire versé par des clients ; et elle est marquée à l'encre rouge sur le carnet de la gouvernante du One.
Après quelques semaines passées au bordel de la rue de Montyon, chez Germaine qui au passage la rebaptise Fabienne, elle décide de quitter Paris pour se faire embaucher par la mère Lolo, rue Ventomaggi, à Marseille. Elle a dix-huit ans. La mère Lolo est une mère pour elle. Fabienne reste chez elle jusqu'à ses 21 ans. Elle retourne alors à Paris. On est en 1931. Elle entre au 13, rue Saint-Augustin. Se fait virer pour insolence.
Décide de se présenter à nouveau au One Two Two, sous le nom de Fabienne L., cette fois. Et ça marche !
Marcel
Marcel et Doriane : les patrons du One
Marcel Jamet, le propriétaire, a alors 42 ans environ. Il serait donc né en 1889. Son épouse, Fernande dite Doriane, a 30 ans en 1931. Jolie, elle ressemble à Edwige Feuillère. Mais Fabienne trouve qu'elle a de grosses jambes, qu'elle sait d'ailleurs cacher intelligemment sous de longues robes du soir. C'est elle qui tient la maison, puisque la loi interdit à un homme de le faire.
La première gouvernante s'appelle Blanche. Petite, grosse, avec une invraisemblable perruque rousse et une petite robe noire. Elle a plus de cinquante ans en 1931. Elle ne met du rouge à lèvres que pour recevoir les têtes couronnées... Tout Paris la connait pour son allure insensée et personne ne songe à se moquer d'elle ouvertement. On se contente d'un "Blanche, ôte ta perruque !" affectueux.
Le One, c'est sa famille. Elle mourra peu de temps après la fermeture.
Marcel Jamet est breton. Fils d'une alcoolique et d'un paralytique, il arrive à Paris vers 10-12 ans, tout seul. Après des années d'apprentissage sur les fortifs, il fait le julot à 18 ans pour une fille surnommée Fraisette. Il fait la guerre de 1914-1918 et en revient sans casse. Fraisette l'a attendu. Il partent ensemble pour L'Argentine.
Quand il s'est bien rempli les poches, il décide de rentrer au pays malgré les plaintes de Fraisette. Il s'installe dans un hôtel particulier rue Junot. Comme Fraisette le lâche pour repartir en Amérique du Sud, il se cherche une nouvelle fille pour pouvoir ouvrir une maison de rendez-vous dans de bonnes conditions.
Il rencontre Doriane au Chabanais, la sort, l'invite, refuse son argent - ce qui la surprend tellement qu'elle ne songe pas une seconde à refuser sa demande en mariage...
Marcel achète alors, par Doriane interposée, le One Two Two. Il possède aussi une maison de campagne à Villarçaux, près d'Olivet.
Fabienne se fait une place au soleil
Comme Fabienne sort du lot (élégance, charme et bonnes manières, dit-elle...), Doriane et Blanche décident de la réserver pour les clients les plus mondains et de l'autoriser à refuser le choix quand un homme ne lui plaît pas. Elle se fait rapidement une clientèle choisie parmi l'aristocratie, la grande bourgeoisie et le milieu des hommes d'affaires. Ces hommes la rencontrent autant pour l'amour que pour les sorties (payées, donc autorisées par le règlement du One) et le plaisir de la conversation... Elle a 22 ans...
"Lorsque je faisais cinq ou six passes dans la journée, c'était le bout du monde. Je n'avais pas besoin de toujours batifoler pour gagner beaucoup d'argent, six ou sept cents francs par jour, dans les années 32-33. [...]. J'avais organisé ma vie à mon idée, pris une belle chambre d'hôtel, près de la rue Fontaine, me déplaçais en taxi. J'étais heureuse. Jamais Doriane et Blanche n'avaient une observation à me faire."
p. 49
Die Frauen
"Les femmes du 122 n'auraient jamais mis les pieds rue de Lappe, au Panier Fleuri ou rue de Fourcy, et l'inverse était vrai, celles du Panier Fleuri n'auraient pas aimé travailler au One. Entre la femme d'abattage et la femme sélecte, il y avait une énorme différence. On aurait pu offrir à la première trois fois ce qu'elle gagnait rue de Lappe, elle ne serait jamais venue rue de Provence. La conversation, les poses ce n'était pas son truc, ça l'aurait emmerdée. Elle, ce qu'elle voulait, c'était : Hop ! envoyez-moi un client après l'autre.
Tandis qu'au One Two Two qu'on monte ou qu'on ne monte pas, on se devait d'être aimable et de ne jamais montrer d'impatience.
Comparé à la rue de Fourcy, où c'était toc, toc toc, on aurait dit le jour et la nuit. Dans les salons du One, on nous payait pour bavarder, un peu comme des geishas. Les passes avaient lieu surtout l'après-midi. Les gens bien arrivaient dans la soirée et n'avaient pas qu'une seule idée en tête. J'accueillais des hommes d'une classe extraordinaire. Je ne pourrais énumérer le nombre de comtes, ducs, rois, artistes célèbres, hommes politiques, avocats ou médecins que j'ai vus entrer au One. Et ils n'y venaient pas uniquement pour batifoler ou forniquer, mais souvent pour s'y retrouver, comme dans un club.
[...]
Tout y était aussi plus facile et plus sûr sur le plan de l'hygiène. Des filles ravissantes en robe du soir, des soubrettes qui étaient de pures merveilles, des femmes de chambre qui faisaient la couverture, des lavabos et des draps impeccables, avec dans le cabinet de toilette des petites bouteilles munies d'un écriteau : "Messieurs, voulez-vous avoir l'obligeance de vous désinfecter."
Quand un client redescendait, il était toujours accueilli avec politesse :
- Est-ce que vous avez été satisfait d'Arlette, monsieur ?
Pas un bonhomme à qui on ne demandait s'il avait été content. Quand il lui arrivait de se plaindre, à juste titre, d'une fille, elle prenait la porte. De toute façon, on ne payait qu'à ce moment-là, jamais d'avance."
p. 40-41.
Die Räume
Preise und Kürzel
L'organisation du One : quelques chiffres
Horaires : 14 heures - 5 heures du matin. Une nuit de fermeture par an : la nuit de Noël. Les filles vivent à l'extérieur et ont un jour de congé par semaine. Elles arrivent vers midi et n'en sortent qu'à la fermeture. On leur offre sur place coiffeur, manucure, pédicure, lingère : quarante employés de personnel auxiliaire. 7 étages à partir de 1934. 22 chambres. 10 salons. 12 douches.
Soixante filles en même temps. Cinq ou six acceptent de se faire sodomiser. Absence injustifiée d'un après-midi : 200 francs d'amende... S'il y a récidive, c'est la porte
200 passes, 300 visiteurs et 150 bouteilles de champagne par jour.
Imposable à 67,5 %.
Die Organisation des One: einige Zahlen
Öffnungszeiten: 14 Uhr bis 5 Uhr morgens. Eine Nacht im Jahr geschlossen: die Weihnachtsnacht. Die Mädchen wohnen außerhalb und haben einen Tag in der Woche frei. Sie kommen gegen Mittag und gehen nicht vor der Schließung. Vor Ort werden ihnen Friseur, Maniküre, Pediküre, Näherin geboten: vierzig Angestellte Dienstpersonal. 7 Stockwerke seit 1934. 22 Zimmer. 10 Salons. 12 Duschen.
Sechzig Mädchen gleichzeitig. Fünf oder sechs sind mit (passivem) Analverkehr einverstanden. Ein Nachmittag unbegründetes Fernbleiben: 200 Francs Geldbuße... Im Wiederholungsfall Entlassung.
200 Pässe [? vielleicht Nummern im Sinne von Geschlechtsakte; vgl. maison de passe, Stundenhotel?], 300 Besucher und 150 Flaschen Champagner pro Tag.
Steuerpflichtig mit einem Satz von 67,5 %.
Die Gäste
Zwischen Freund und Feind
The sexual Belle Epoque could not last. The beginning of the end came with the Second World War, when, instead of closing down the brothels the Germans preserved and frequented them, even publishing a guide for the use of officers. In time German soldiers with sten guns were posted outside Le Chabanais; Herman Goring was a regular visitor; towards the end of the Battle of Britain, blonde and doomy German airmen would come to The One, sharing their official amphetamines with the girls in a last careless frenzy.
Such activities were ‘horizontal collaboration’, in the eyes of many angry French people. Right after The Liberation a violent backlash began; the situation worsened when Madame de Gaulle, wife of the new president, revealed her personal animus against the houses. The inevitable end came on April 13th 1946, with the proclamation of the Marthe Ricard law, officially closing down the bordellos. In a few weeks the interiors were broken up; the girls dispersed; the champagne tubs smashed.
What became of the properties? Their fates are poignant and telling. The One Two Two, on 122 rue de Provence, is now a dreary office complex. Le Chabanais on 7 rue de Chabanais has been turned into apartments. The Sphinx in Montparnasse is another block of flats; others are private houses, restaurants, hotels, flower shops.
Just about the only interior to have survived is that of the Aux Belles Poules (‘the beautiful chicks’), at 32 rue Blondel, in the 2nd arrondisement. Here you will find a room of elegantly erotic mosaics, and sentimentally carnal ceramics. As it is one of the few interiors of the tolerated brothels to have survived in situ it has had a preservation order slapped on it.
Parisians who see, on a daily basis, the drug-addicted Albanian girls of rue St Denis can be forgiven for thinking that what the maisons closes need is not preservation, but renovation.
Das sexuelle Goldene Zeitalter konnte nicht andauern. Der Anfang vom Ende kam mit dem Zweiten Weltkrieg, als die Deutschen die Bordelle nicht schlossen, sondern erhielten, zu häufigen Gästen wurden und sogar einen Führer für den Offiziersgebrauch herausbrachten. Bald standen deutsche Soldaten mit Maschinenpistolen vor Le Chabanais Wache, Hermann Göring war ein regelmäßiger Besucher, und gegen Ende der Luftschlacht um England kamen blonde, düster gestimmte deutsche Flieger ins One, wo sie in einer letzten sorglosen Ekstase ihre Dienst-Amphetamine mit den Mädchen teilten.
Diese Dinge waren in den Augen vieler aufgebrachter Franzosen „horizontale Kollaboration“. Direkt nach der Befreiung begann ein gewaltsamer Gegenschlag; die Lage verschlechterte sich, als Madame de Gaulle, die Ehefrau des neuen Präsidenten, ihre persönliche Abneigung den Häusern gegenüber offenbarte. Das unvermeidliche Ende kam am 13. April 1946 mit der Verkündigung des Marthe-Ricard-Gesetzes, das die Bordelle offiziell verbot. In wenigen Wochen waren die Inneneinrichtungen kaputt geschlagen, die Mädchen zerstreut, die Champagnerwannen zerschlagen.
Was wurde aus den Immobilien? Ihre Schicksale sind ergreifend und aufschlussreich. Das One Two Two, an der Rue de Provence 122, ist heute ein trostloses Bürogebäude. Le Chabanais, an der Rue de Chabanais 7, wurde in Appartements umgewandelt. The Sphinx in Montparnasse ist ein weiteres Gebäude mit Wohnungen; andere sind Privathäuser, Restaurants, Hotels, Blumenläden.
Die einzige Inneneinrichtung, die überlebt hat, ist die vom Aux Belles Poules („Zu den schönen Hühnern“), an der Rue Blondel 32 im 2. Arrondissement. Hier finden Sie einen Raum mit elegant erotischen Mosaiken und sentimental sinnlichen Keramiken. Da sie eine der wenigen Inneneinrichtungen der tolerierten Bordelle ist, die an Ort und Stelle überlebt hat, wurde sie unter Denkmalschutz gestellt.
Parisern, die Tag für Tag die drogenabhängigen albanischen Mädchen in der Rue St Denis sehen, kann vergeben werden, wenn sie der Ansicht sind, dass die maisons closes keinen Denkmalschutz benötigen, sondern eine Wiedereröffnung.
Nach dem Krieg
A la Libération, la clientèle change : les Allemands ont disparu, remplacés par les Anglais et les Américains. Marcel Jamet est arrêté pour collaboration et libéré huit jours plus tard, avec les honneurs... Il gagne le franc de dommages et intérêts dans son procès en diffamation contre Ce soir et L'Aurore. Viennent ensuite les BOF (Beurre-Oeufs-Fromage). Et aussi les élèves du Lycée Condorcet...
Il n'y a pas d'amélioration de la vie quotidienne avant 1947... Problèmes de ravitaillement en victuailles, de coupures de gaz et d'électricité.
Mit der Befreiung ändert sich die Kundschaft: die Deutschen sind verschwunden, ersetzt durch Engländer und Amerikaner. Marcel Jamet wird wegen Kollaboration festgenommen und acht Tage später in Ehren wieder freigelassen... Er erhält Schadenersatz und Zinsen in seinem Prozess wegen Rufschädigung gegen [die Zeitungen] Ce Soir und L'Aurore. Dann kommen die BEK (Butter-Eier-Käse). Und auch die Schüler des Lycée Condorcet...
Das alltägliche Leben verbessert sich erst 1947... Probleme mit der Lebensmittelversorgung, mit Unterbrechungen in der Gas- und Stromversorgung.
Das Gesetz
La fin du One
Mais en 1945, Marthe Richard propose de fermer les maisons closes. La proposition de loi est votée au conseil municipal de Paris, puis le 13 avril 1946 à la Chambre des Députés (40 présents sur 400 !). Les patronnes ont six mois pour fermer : d'avril à octobre. Le 6 octobre, il faut fermer le One. A regret.
Le gouvernement crée des centres de reclassement pour les filles. Ces centres, faute de succès, ferment très rapidement.
"Sic transit gloria bordellorum" : voici comment finit le mobilier du One, comme celui du Chabanais et celui de la rue des Moulins...
"Cette fermeture a été quelque chose d'épouvantable. J'ose le faire imprimer : une monstrueuse erreur. Parlons de ces deux cents bonshommes qui venaient tirer leur petit coup entre 5 et 7 heures de l'après-midi, et qui n'en adoraient pas moins leur femme en rentrant chez eux. Enfin, on ne me contredira pas si je dis qu'on ne peut pas bouffer du bourguignon tous les jours de la semaine. De temps à autre, on est tenté par du caviar ou du cassoulet. C'est fatal et humain. Alors, maintenant, le pauvre type qui a envie de goûter à une autre cuisine, que peut-il faire ? Rien d'autre que de prendre une fille dans la rue au risque d'attraper un sale truc. On leur a échangé des femmes ravissantes, la propreté, l'incognito contre l'obligation de se faire remarquer, des nanas agressives et la promiscuité d'hôtels minables.
C'est moral, ça ?
Alors, quoi ? On oblige un homme à baiser la même femme toute son existence ? Quel est le type qui n'a pas une autre idée derrière la tête, une fois ou l'autre, pour des jambes longues ou pour des yeux superbes ? S'il fallair compter les coups de canif dans le contrat ! Aujourd'hui, seuls les Arabes ont le droit d'avoir des espèces de "maisons" pourries. Sinon, ce sont de vrais bouges avec des filles parquées dans les couloirs. Un scandale ! On a l'impression d'entrer dans un coupe-gorge.
Tout le monde n'a pas vingt ou trente mille francs à donner pour une demi-heure à une fille des Champs-Elysées ou à celle d'un clandé de luxe du style de chez Billy, rue Paul-Valéry. Le gagne-petit, que lui reste-t-il entre le tapin à vingt sacs et la fille à Arabes du boulevard de la Chapelle à deux mille anciens francs ?
Faut-il châtrer tous les hommes qui n'ont pas envie d'aller faire la queue avec les Bics, ou de débourser tout le pain de leurs gosses parce que ça les tient ? C'est une injustice.
Et puis, je ne parle pas des malheureux infirmes. Dans nos maisons, les femmes ne les repoussaient pas. Elles avaient choisi ce métier, elles faisaient n'importe quel client dès l'instant qu'il payait."
p. 196-197.
Das Ende
Le One est vendu pour 32 millions de francs au Syndicat patronal des cuirs et peaux de France. Les meubles sont vendus aux enchères.
La fin de la belle vie
Marcel et Fabienne s'installent pendant cinq ans aux Loups. Ils vivent du capital de la vente du One et de quelques trafics plus ou moins illicites.
Devant la baisse inquiétante de leurs fonds, ils prennent un restaurant rue du Colisée, le Luigi's bar. Marcel étant un jaloux maladif, Fabienne préfère liquider l'affaire plutôt que de subir les colères de son époux. La propriété des Loups est vendue aussi. Nouvel essai : un hôtel-restaurant à Sully-sur-Loire, puis le bar La Garoupe, rue Troyon à Paris. C'est la dèche.
Heureusement, le directeur du Maxim's, fournissant les repas sur les lignes de la Pan Am, propose à Marcel de prendre la direction des cuisines, à Orly. Pendant ce temps, Fabienne prend la direction d'un hôtel de passe rue Godot-de-Mauroy, près de la Madeleine. Pas pour longtemps (huit jours !), Marcel ayant trop peur qu'elle se fasse entôler par les flics. Le salaire de la Pan Am étant trop juste, Fabienne prend la direction d'un autre hôtel de passe à Durry-les-Amiens. Ca dure trois mois. Puis la même chose à Beauvais. Dans ce dernier clandé, elle n'est que la gouvernante... Elle gagne 400 000 anciens francs par mois en 1961.
A ce moment-là, Marcel tombe malade. Il meurt le 7 mars 1962 (?). André, le taulier de la rue Godot-de-Mauroy, propose à Fabienne de prendre la direction d'un clandé rue des Lombards. Elle "tombe", comme la précédente gérante, au bout de neuf mois... 1 500 francs d'amende et trois ans d'indignité nationale pour proxénétisme.
"Si je n'avais pas écrit ce livre, j'aurais pris un hôtel sur le boulevard de la Chapelle. Tel est mon métier, et ma vie. Je n'aurais pas eu l'impression de mal faire ou d'être inutile. Je ne sais rien d'autre."
p. 222.